Le recyclage du verre, pilier de l’économie circulaire en Europe
Le recyclage du verre est l’une des grandes réussites de l’Europe en matière de développement durable.
En 2020, plus de 79% des emballages en verre ont ainsi pu être collectés. Cela correspond à près de 14 millions de tonnes qui repartent en grande partie vers la fusion pour permettre la fabrication de nouvelles bouteilles et de nouveaux pots en verre.
Ces chiffres impressionnants tiennent à la composition elle-même du verre : du sable, de la soude, du calcaire et du verre recyclé (du calcin).
Des matières premières exclusivement naturelles. Cela donne un produit inerte idéal pour le stockage des denrées alimentaires, mais surtout 100% recyclable à l’infini.
Que fabrique-t-on avec du verre recyclé ?
Le recyclage du verre est un recyclage en boucle fermé. C’est-à-dire un recyclage de produit à produit (« bottle to bottle »). Correctement collectée, une bouteille en verre devient ainsi le principal matériau nécessaire à la production de nouvelles bouteilles.
Le recyclage du verre permet d’économiser chaque année plus de 12 millions de tonnes de matières premières et donc de ressources naturelles. Il permet aussi d’économiser de l’énergie, car le calcin fond à une température beaucoup plus basse que les matières premières..
Pourquoi recycler le verre ?
Mathématiquement, le recyclage du verre contribue de manière significative à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Une tonne de verre recyclé, correspond à environ 670 kg de CO2 économisé dans l’Union européenne (source Feve). Ce sont 100 kg de charbon, 100 kg de pétrole et 25 kg de gaz qui ne partiront pas en fumée. C’est aussi l’équivalent de la consommation en énergie d’une personne pendant deux mois et de sa consommation en eau pendant une semaine.
Le recyclage du verre permet d’économiser plus de 2 millions de tonnes de déchets ménagers par an en France.
Respecter les objectifs du développement durable 2030
Évidemment, ces chiffres ne doivent pas cacher que la fabrication du verre est un processus qui reste très énergivore.
Que ce soit l’Union européenne à travers le Green Deal ou les Nation Unies avec les 17 objectifs du développement durable, les instances internationales ont placé la défense de l’environnement en tête de l’agenda mondial.
L’industrie verrière européenne s’inscrit dans ce mouvement. Elle s’est engagée à atteindre les objectifs de développement durable fixés par l’ONU pour 2030.
À commencer par l’ODD 12 qui la concerne directement.
L’objectif N°12 impose, en effet, de réussir à établir des modes de consommation et de production durables d’ici à la fin de la décennie.
Un impératif environnemental, mais aussi économique et commercial.
83 % des consommateurs à travers le monde pensent aujourd’hui qu’il est important que les entreprises conçoivent des produits faits pour être réemployés ou recyclés
(source Accenture, 2019, enquête auprès de 6 000 consommateurs dans 11 pays d’Amérique du Nord, d’Europe et d’Asie)
Pour atteindre cet objectif, l’industrie du verre travaille dans 3 directions simultanément : la baisse de son empreinte énergétique, l’amélioration de la collecte et le réemploi.
Des fours de plus en plus performants
L’industrie verrière investit donc massivement dans la recherche pour réduire son impact environnemental. Chaque année, elle consacre 610 millions d’euros à la modernisation de ses chaînes de production pour les rendre plus durables.
En 40 ans, la quantité d’énergie nécessaire à la production du verre a été réduite de moitié. Presque toutes les usines, en Europe, ont abandonné le charbon au profit du gaz naturel. Un vaste programme de conception de fours électriques performants est aussi en cours pour réduire davantage encore cet impact environnemental.
Un four électrique fonctionne sans combustion, il ne produit pas de fumée ni de poussières. Il ne rejette donc pas de gaz à effet de serre comme l’oxyde de soufre ou l’azote, dans l’atmosphère.
La collecte, élément clé du recyclage du verre
« Close the glass Loop »est un autre exemple de cette mobilisation de l’industrie européenne du verre d’emballage.
Il s’agit là d’un programme ambitieux de dynamisation de la collecte et du recyclage du verre.
L’objectif est de porter le taux de recyclage à 90 % du verre collecté en 2030 au sein de l’UE. C’est 11 points de plus qu’en 2021.
Il faudra pour ce faire réduire les disparités en termes de collecte entre les différents pays européens. Cela permettra notamment d’améliorer la qualité du calcin, le verre recyclé.
En France, plus de 3 bouteilles sur 4 sont ainsi recyclées, contre seulement 15 % en Grèce.
Le but est là de garantir la disponibilité et la qualité des ressources en verre recyclé pour une production en boucle fermée optimale.
Tous les acteurs de la chaîne de valeur du verre sont appelés à apporter leur contribution : des designers aux professionnels du recyclage, en passant par les fabricants, les distributeur et les consommateurs.
Comment recycler le verre ?
Mais il ne peut pas y avoir de recyclage de qualité si le tri et la collecte ne sont pas faits avec rigueur.
En effet, tous les verres ne se recyclent pas de la même façon. C’est comme les torchons et les serviettes ! Il ne faut pas mélanger des verres à pied avec des bocaux, des miroirs ou des pare-brise de voiture.
Pour obtenir le meilleur calcin, il faudrait idéalement trier le verre ménager en fonction de sa couleur dès la collecte. Comme en Allemagne. Les bouteilles vertes avec les vertes, les marrons avec les marrons, les transparentes, avec les transparentes, etc..
Heureusement, les industriels développent des machines de tri mécanique et optique de plus en plus perfectionnées. Elles se chargent de faire à peu près le travail à notre place.
Elles débarrassent le verre de ses impuretés (métaux, papier, plastique, céramique…), le broient et le transforment donc en calcin.
Aujourd’hui, une bouteille contient en moyenne 50% de verre recyclé.
Le verre, recyclage ou consigne ?
Améliorer le recyclage du verre à usage unique, c’est bien, mais l’industrie verrière veut aller encore plus loin. Elle veut faire du verre un véritable produit durable.
La production du verre émet au moins 86 millions de tonnes de CO2 chaque année dans le monde (source : Nature, 2021).
C’est cette phase de production du verre qui est la plus émettrice de gaz à effet de serre. Mais cet impact diminue de façon spectaculaire au fil des réemplois des contenants.
Une bouteille en verre peut être utilisée jusqu’à 50 fois avant d’être recyclée pour former une nouvelle bouteille. La réemployer 20 fois, c’est déjà 80% d’émissions de CO2 en moins que si elle avait été recyclée 20 fois.
La Fédération européenne du verre oeuvre elle-même, pour que le réemploi soit intégrée à la stratégie de l’industrie. L’objectif est de faire en sorte que l’économie circulaire du verre devienne une réalité.
Qu’est-ce que l’économie circulaire ?
L’économie circulaire , c’est un modèle économique qui vise à sortir de la société du tout jetable.
Le principe consiste à produire des biens en limitant la consommation, le gaspillage des ressources et la production de déchets.
La directive européenne sur les emballages et les déchets d’emballage est d’ailleurs en train d’évoluer dans ce sens.
Le verre a donc tous les atouts pour devenir un pilier de ce nouveau modèle économique.
Les fournisseurs de BV Green à l’avant-garde
Les verriers historiques avec lesquels travaille BV Green n’ont pas attendu les évolutions législatives pour adopter ces démarches plus vertueuses en matière environnementale.
Intransigeante avec la qualité, la société allemande Weck fabrique elle-même une partie de son calcin avec ses propres bocaux. Dès qu’ils présentent le moindre défaut, elle les broie et les remet directement dans la chaîne de fabrication. Ils sont alors refondus pour former de nouvelles pièces.
Un système de rétroaction thermique a également été mis au point à l’intérieur des cuves de fusion du verre pour réduire les besoins en énergie.
Le groupe italien Bormioli, de son côté, a inscrit le « respect fondamental de l’Homme et de son environnement » dans ses engagements RSE.
La plupart des fours utilisés par Bormioli Luigi sont déjà des équipements électriques nouvelle génération. La société s’est engagée dans le projet « Divina » qui vise à mettre en place la combustion d’hydrogène dans le processus de fusion pour parvenir à la neutralité carbone au moment de la production.
Bormioli développe également une collection en verre ultra-léger, symbole de l’engagement du groupe en matière d’éco-conception.
L’avenir de la consommation verte
Du haut de ses 5000 années d’existence, toujours sain, innovant et durable, le verre reste un matériau plus incontournable que jamais en matière de conditionnement, que ce soit dans le domaine alimentaire, ou pharmaceutique, cosmétique, etc..
Plébiscité par les consommateurs, c’est l’avenir de la consommation verte. Il est le champion de la règle des 5R, les 5 principes fondamentaux du zéro déchet : refuser, réduire, réutiliser, recycler et rendre à la terre.